L’entrepreneuriat social et l’entrepreneuriat classique, complémentaires ? Ou plutôt deux systèmes indépendants et sans convergence ? Notre panel du 1er décembre 2009 était là pour nous aider à discuter de ces questions, et à mieux comprendre ces deux types d’entrepreneuriat. Florence Rizzo, Chef de projet du programme Fellowship(accompagnement des entrepreneurs sociaux innovants)chez Ashoka, Miora Ranaivoarinosy, Maîtresse de Cérémonie (développement des services, animation de la communauté et gestion de lieu) à la Ruche, et Brice Alzon, PDG de la Maison des Services à la Personne étaient nos trois panélistes présents pour débattre de ces idées.
Les questions de la salle ont animé la discussion, et en l’espace d’une heure et demie nous avons touché une variété de sujets, des différences entre l’entrepreneuriat social et l’entrepreneuriat classique au futur du secteur, en passant par les types de financement. En voici quelques détails .
L’entrepreneuriat classique et l’entrepreneuriat social sont tous les deux nés de l’innovation, de la volonté de créer son propre emploi (et éventuellement celui d’autres) et d’offrir une solution ou un service là où il n’y en a pas. Et dans les deux cas, un business plan s’impose. Même si l’entité a un but social, il est indispensable de définir et de coucher sur le papier le cadre dans lequel la structure va évoluer, et l’objectif de l’entité. Une différence dans les évaluations du succès cependant: alors que l’entrepreneur classique mesure son ROI (return on investment), l’entrepreneur social peut privilégier le SROI (social return on investment).
Dans les deux cas, le financement est indispensable, et tout aussi difficile à trouver. Capital risque, prêt bancaire, micro-crédit, cumul d’aides et de subventions constituent les principales options. Les capital risqueurs philantropes ne sont pas légion en France, contrairement aux pays anglo-saxons, mais on peut tout de même citer Antropia, l’incubateur de l’ESSEC, spécialisé dans l’« amorçage » (apport au moment de la création de l’entreprise) des entreprises à but social ou non. La structure de l’entité peut aussi permettre une plus grande compatibilité avec les objectifs et fonctionnements de l’entreprise (SIC ou société coopérative d’intérêt collectif, coopérative artisanale, etc.). Ainsi si l’entreprise n’est pas à but lucratif, elle pourra bénéficier plus facilement de subventions et de dons.
Notre débat n’était pas sur les apports que les entreprises sociales peuvent amener à notre société, mais Miora Ranaivoarinosy nous a parlé d’une expérience intéressante sur une monnaie alternative en cours à La Ruche. Les initiatives de monnaies alternatives permettent d’accéder à des marchés différents, et de s’assurer que les fonds restent dans les villes, villages ou quartiers où ils sont générés.
Nos trois intervenants restent très optimistes sur l’avenir. Brice Alzon parle du rôle social que les entrepreneurs peuvent jouer dans la création nette d’emplois. Miora Ranaivoarinosy et Florence Rizzo croient fermement dans la convergence de l’entrepreneuriat social et de l’entrepreneuriat classique, et pensent que les acteurs sociaux vont aider à créer des relations plus fortes avec les entreprises classiques.
N’hésitez pas à vous rendre sur les sites de nos panélistes :
http://www.la-ruche.net/
http://www.ashoka.fr/
http://www.mdsap.fr/